Haut-Parleur
> l’actualité de nos adhérents <
> l’actualité de nos adhérents <
Nous vivons dans des sociétés qui se fragmentent. L’individualisme, la montée des revendications sectorielles, la multiplication de minorités intransigeantes, une forme d’égoïsme qui voit chaque groupe défendre ses intérêts particuliers, émiettent le corps social.
Ces divisions s’opèrent dans un climat où l’émotion, l’indignation, l’ultra simplification dominent la raison, qui peine à se faire entendre. Les révolutions technologiques et la digitalisation nous ont fait entrer dans l’ère du buzz, du clash, de l’immédiateté et de la gratuité, qui séduit des individus accrochés à leurs smartphones. Le défi devient donc de maintenir du lien social entre des individus qui sont moins réunis par des territoires et des institutions que par des sensations, une identité ou une communauté numérique.
Dans une société atomisée, le danger est l’affaiblissement, voire la disparition de l’intérêt général. Chacun tend à conditionner son respect des institutions à la satisfaction de ses attentes personnelles. Or l’intérêt général ne se résume pas à la somme des intérêts particuliers. Il est au contraire le dépassement des particularismes par une vision d’ensemble et la recherche du bien commun.
Le risque est que le dénominateur entre des individus séparés ne soit plus que leur volonté de protester. On passe alors d’un « nous » solidaire construisant un projet collectif à une addition de « je » antagonistes qui ne se rassemblent que pour détruire la maison commune. La société suisse ne peut pas fonctionner sans l’élaboration de consensus formant une volonté commune. Elle a besoin de compromis, de visions partagées, de solidarités, pour transcender les contradictions et produire du sens, tout comme de la bonne gestion.
La démocratie dans sa déclinaison moderne est une intention, une finalité, un processus jamais achevé pour construire du bien commun.
Cultiver le libre arbitre
Dans sa dimension humaniste, la démocratie est basée sur le libre arbitre des citoyens. Or celui-ci ne peut pas se développer sans la connaissance puis l’examen des faits et des idées, qui agitent et forment la société. Autrement dit, il n’y a pas de démocratie sans information et sans espace public pour la traiter. Ces deux éléments constituent l’air qu’elle respire.
Aujourd’hui, dans des sociétés atomisées et numérisées, l’information exacte, le débat impartial et la formation documentée de l’opinion représentent des défis considérables. Il ne suffit plus d’une argumentation pertinente transmise par des vecteurs classiques pour structurer les débats. Il ne suffit plus que les institutions s’expriment pour qu’elles soient entendues. Au contraire, jamais la défiance à l’égard de toute parole autorisée n’a été aussi forte. Jamais les manipulations de masse n’ont été aussi faciles et puissantes. Et nous ne vivons que les prémisses des ravages à venir du « deep fake ».
En clair, dans le bouillonnement des flux numériques et face à la fragilisation des repères, l’information est en train de devenir un bien fondamental du 21ème siècle. Demain, le destin des démocraties dépendra de leur capacité à produire et faire circuler une information de qualité permettant des débats, denses, surement tendus, mais toujours éclairés.
Cette nouvelle équation démocratique où l’information de qualité devient un bien vital comporte une inconnue supplémentaire : la capacité pour les médias de la fournir. Aujourd’hui, la révolution numérique les frappe de plein fouet. Leur business model est tfragilisé. Et les publics les délaissent progressivement, pour voguer sur d’autres propositions interconnectées.
Se pose alors la question, âprement débattue en ce moment, du financement de cette fonction vitale. Certes la collectivité publique, l’Etat, s’est toujours préoccupée d’assurer les conditions-cadre globales permettant un bon fonctionnement des institutions. Mais dans la crise structurelle actuelle, il s’agit aussi d’aller plus loin. Car la démocratie n’est pas une réalité immanente et l’élaboration du libre arbitre des citoyen.ne.s peut s’évaporer dans les nouveaux comportements sociétaux.
Le soutien clair des médias, accompagné d’un mécanisme de droits mais aussi de devoirs, est dès lors important. Pour être en mesure de fabriquer des offres capables de résister à la révolution numérique et à ses champions mondiaux. C’est là qu’interviennent, notamment, les médias de service public. Leur raison d’être est de s’adresser à tous les habitants et d’exposer les opinions et les débats, sans sélectionner leurs publics et leurs messages.
Le risque de paralysie par excès de division
L’ensemble des phénomènes sociaux-culturels évoqués plus touchent la Confédération avec une intensité particulière. La démocratie directe, le régime de concordance, les géométries variables entre pouvoirs et contre-pouvoirs, le morcellement territorial et le multiculturalisme exigent une agora politique forte, sereine, alimentée par une information de qualité.
La Suisse, nation de la volonté, doit pouvoir se rassembler et produire du consensus. Au contraire de systèmes plus verticaux, elle ne peut pas s’appuyer sur une dynamique « par alternance ».
Si, à ses fragmentations naturelles, la Suisse ajoute celles de l’atomisation numérique, sans lui donner de réponses fortes, elle risque la paralysie par excès de division. Elle évoluerait vers une démocratie directe autobloquante.
La problématique des médias est donc aujourd’hui centrale. Or, ce secteur est cisaillé par de nombreuses batailles, parfois en décalage face aux défis à venir. Tensions entre groupes d’intérêts, entre acteurs privés et publics, entre régions linguistiques, entre visions du monde libéral ou régulé, ces rivalités ne permettent pas de répondre aux enjeux. Une information de qualité, bien fondamental du 21ème siècle et la responsabilité de la collectivité, sous quelque forme que cela soit, tel est le débat réellement d’actualité.
Gilles Marchand
CEO SRGSSR
Résumé
Entreprendre est une dimension concrète et tangible de la citoyenneté. Aujourd’hui, 1 million de Français se lancent dans l’aventure entrepreneuriale chaque année. Fer de lance de la Nation agissante, ces entrepreneurs désirent jouer un rôle utile aux côtés de l’Etat, qui n’a pas le monopole de la poursuite de l’intérêt général. La plateforme numérique Entrepreneurs pour la République (EPR) est née de ce constat, et ce Manifeste en expose la doctrine.
Elle ambitionne de doter la Nation d’un outil gratuit et facile d’accès permettant aux citoyens, aux élus, aux médias, d’exprimer les besoins d’intérêt général et de découvrir les solutions concrètes proposées par les entrepreneurs pour y répondre. Grâce à elle, face à tous les besoins présents dans la société, on pourra se poser la question « que proposent les entrepreneurs ? » et pas seulement « que fait l’Etat ? » Il sera alors possible de prendre toute la mesure de l’extraordinaire créativité des entrepreneurs français et, enfin, la République pourra marcher sur ses deux jambes : l’Etat et la Nation
Biographie de Léonidas Kalogeropoulos
Ardent défenseur de la liberté d’entreprendre, Léonidas Kalogeropoulos est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet et chroniqueur régulier dans l’émission « Les Experts » sur BFM Business, ainsi que sur B Smart. Il dirige le Cabinet de lobbying Médiation & Arguments qu’il a fondé en 1994.
Date de parution : 18/10/2021
Editeur : Balland
Présentation : Broché
Nb. de pages : 92 pages
Idée
Il n’y a pas de hasard, seulement des rendez-vous, ce livre de portraits écris au fil du temps, de 2011 à nos jours par Mylène Vignon, journaliste, commissaire d’événements culturels, expert en art contemporain, et rédactrice en chef du média en ligne «Saisons de Culture», mis en images par Woytek Konarzewski et préfacé par Ludovic Duhamel en témoigne. Si les quarante éditos se trouvaient alignés en un seul texte, c’est toute l’histoire de ce magazine en ligne qui serait contée sur fond de sociologie. Un vibrant hommage aux femmes et aux hommes qui nourrissent cette grande histoire d’amitié !
Projet « Saisons de Culture »
Ce livre de portraits s’est écrit au fil du temps, de 2011 à nos jours. Woytek et moi-même avons souhaité mettre en lumière nos plus belles rencontres. L’œil qui fixe l’image accompagne la main qui raconte l’histoire. Le parti pris pour cette édition, nous invite à publier chaque texte dans le respect du fil du temps, arrêté à la date de parution sur le site de Saisons de Culture.
Marc Albert-Levin, Delphine André, Karim Arezki, Pascal Aubier, Alin Avila, Virginie Bassetti, Michał Batory, Dany Beneditto, Graem Bent, Patrick Bezier, Ewa Bobrowska, Jacqueline Boyer, Lionel Cecilio, Sergiusz Chądzyński, Joseph Chedid, Denis Cherer, Cyb, Pierre Cornette de Saint Cyr, Sabine de Courtilles,Elizabeth Czerczuk, Eva David, Miranda Dellialisi, Elisabeth Duda, FAZ, Christophe Février, Brig Finucci, Augusto Foldi, Richard Fontaine, Sandrine Gauthier, Anouk Gringberg, Jean Paul Guedj, Fumihiko Harada, Akira Inumaru, Hélène Jacqz, Magda Knychalski, Tadeusz Koralewski, Aliska Lahuzen, Yannick Laurent, Katarzyna Lavocat, Eric Le Goff, Henri-Hugues Lejeune, Claude Lemesle, Caroline Loeb, Agnès Malterre, Anna Marchlewska, William Mesguich, Francois Mocäer, Alexis Moncorgé, Gilles Naudin, Jerzy Neumark, Ludwika Ogorzelec, Ken Okada, Bernard Pinet , Jacques Marie Ponthiaux, Yann Pradal, Josette Rispal, Véronique Sablery, Sophie Sainrapt, Gérard Sallé, Esther Ségal, Anna Daniela Sestito, Jiang Shanqing, Katy Sroussy, Anna Stein, Enikö Szilagy, Rose Sznajder, Justyna Szypura Tuha, Nikos Talbi Likakis, Thierry Tessier, Guy Touvron, Ghislaine Verdier, Bruno Vigneron.
Merci à notre éditeur-maison Sergiusz Chądzyński, au graphiste Jerzy Neumark pour la mise en pages, à Woytek Konarzewski pour les photos, ainsi qu’à tous les acteurs de cet ouvrage qui donne le coup d’envoi des dix ans de la grande aventure Saisons de Culture.
Pour information, la librairie Area 39 rue Volta dans le 3e arrondissement, reste dépositaire de nos publications. Elle est ouverte du jeudi au samedi, l’après-midi.
Mois de parution : janvier 2021
Editions : Saisons de Culture
Prix de l’ouvrage : 67 euros